Refus de célébrer les mariages gays: risque de sanctions selon Valls
Le ministre de l'Intérieur, , a rappelé samedi que les maires qui refuseraient de marier des couples homosexuels s'exposaient des "sanctions importantes", alors qu'un édile basque a écrit la préfecture des Pyrénées-Atlantiques pour annoncer qu'aucun mariage gay ne serait pratiqué dans sa commune.
"Les lois s'appliquent partout et il ne peut pas y avoir la moindre rupture d'égalité. Évidemment s'il y avait rupture d'égalité le procureur serait saisi. Et les élus qui ne respecteraient pas cette égalité, les lois de la République, risquent des sanction importantes. Donc j'espère que la raison va l'emporter l -bas comme ailleurs", a déclaré M. Valls en réaction aux déclarations de Jean-Michel Colo, maire (divers droite) d'Arcangues.
Le ministre a fait ces déclarations des journalistes en marge d'une visite de soutien au candidat PS l'élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), prévue le 16 juin.
Maire d'Arcangues depuis 31 ans, M. Colo a informé la préfecture qu'il refuserait, tant qu'il serait la tête de sa commune, de marier des couples de même sexe, après avoir reçu une demande en ce sens de deux de ses administrés domiciliés dans ce village du Pays Basque depuis 2003.
La préfecture, dans un communiqué diffusé vendredi soir, a rappelé que le "droit au mariage dans la commune du domicile ou de la résidence de l'un des époux, inchangé depuis 1804, ne connaît aucune dérogation". Elle souligne aussi que le maire peut déléguer ce pouvoir ses adjoints ou des conseillers municipaux.
Elle souligne enfin que, dans le cas où "aucune possibilité de célébrer un mariage n'apparaîtrait, comme cela semble être le cas Arcangues", deux types de sanctions pourraient être imposées.
Un maire peut être condamné pour discrimination en cas de dépôt de plainte et risque "jusqu' cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende". Il peut aussi, selon la préfecture, être suspendu en Conseil des ministres, voire faire l'objet d'une "révocation".
Contacté par le journal Sud Ouest, le couple formé par Jean-Michel Martin et Guy Martineau-Espel, a de son côté menacé de ne plus payer ses impôts. Les deux hommes ont en outre annoncé qu'ils renverraient leur cartes d'électeurs la ministre de la Justice, Christiane Taubira. "Nous ne sommes pas des militants et voulons nous marier dans la plus stricte intimité" mais "nous pouvons nous aussi faire preuve de désobéissance", ont-ils dit au journal.